600 000 personnes meurent chaque année en France, du moins c’était le cas en 2018 comme en 2019.

En 2020 un excès de 50 000 décès a été enregistré, dû à la pandémie virale par le Covid 19. Un traumatisme pour les Français, comme pour le monde entier.

Au point de nous faire oublier qu’en France, chaque année, 175 000 personnes meurent d’un cancer, ce qui ne devrait pas positionner l’infection à Covid comme l’unique catastrophe sanitaire nationale, monopolisant les médias et abrutissant les Français, au point de leur faire négliger tout le reste.

En cancérologie, le dépistage (cancer du col utérin, du sein, du côlon, de la prostate, du poumon) a fait largement la preuve de son efficacité pour diagnostiquer plus tôt ces cancers les plus fréquents et les plus meurtriers ou prévenir leur développement. Plus un cancer est détecté tôt, plus son traitement en sera allégé, et plus ses chances de guérison seront grandes.

Soigner en cancérologie, c’est une véritable course contre la montre : ne pas retarder une opération, la mise en route d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie sont les objectifs permanents des professionnels de santé.

L’intégration dans les protocoles de recherche clinique reste indispensable pour continuer à réaliser des progrès en cancérologie, pour mieux soigner et demain guérir davantage.

Le retard au dépistage observé de façon flagrante dans toutes les disciplines, le report dans la mise en route des traitements que les soignants essaient de limiter au maximum, le fléchissement des protocoles de recherche observé dans le monde entier sont autant de dégâts collatéraux de la pandémie virale. Leurs conséquences sont, pour le moment, difficiles à chiffrer. Le président de la Ligue contre le Cancer, le Professeur Axel Kahn, les évalue à 6 000 morts supplémentaires par an, parce que les Français ne font plus avec la même assiduité leurs examens de dépistage. Ce chiffre sera à réévaluer lorsque nous aurons plus de recul. Aujourd’hui, nous craignons que ces dégâts collatéraux ne soient à moyen et long terme plus importants et nous en prendrons conscience quand les conséquences de ces retards multiples auront eu le temps de se transformer en morts par cancer.

Alors :

  • Bien sûr il faut respecter les gestes barrière.
  • Bien sûr il faut tous se faire vacciner le plus vite possible : la seule solution à (court ?) terme.
  • MAIS n’oublions pas que le cancer est toujours là, tapi dans l’ombre : il n’attend qu’un relâchement de notre part, notamment dans le dépistage, pour aggraver les dégâts qu’il provoque déjà habituellement dans notre pays, comme dans tous les pays développés.
  • Alors gardez votre sang froid, ne laissez pas votre poste de télévision réfléchir à votre place, suivez les conseils de vos médecins : continuez à dépister le cancer qui reste de loin une maladie bien plus fréquente et plus grave que le Covid ; si vous avez déjà eu un cancer, continuez à vous faire surveiller pour ne pas passer à côté d’une rechute qui pourrait guérir plus facilement en étant prise en charge à son début.