Les progrès de la médecine ont été flagrants ces dernières décennies puisque dans notre pays “évolué” notre espérance de vie est de plus de 80 ans alors qu’elle reste dans certains pays africains, comme le Tchad où j’ai vécu une partie de ma jeunesse, inférieure à 50 ans. La différence entre ces chiffres est liée à tout ce que la médecine nous apporte au quotidien pour soulager nos maux et nous permettre de vivre si possible en bonne forme le plus longtemps possible. C’est la recherche médicale qui a obtenu ces résultats et aujourd’hui ses résultats sont patents.

La France est le quatrième pays européen en termes de recherche clinique et parmi les essais en France, 45% se font dans le domaine de la cancérologie.

C’est la recherche clinique qui permet l’étude de nouvelles molécules et leur sélection en fonction de leur tolérance et de leur efficacité pour en faire des médicaments dont nous pouvons tous disposer.

En 1987, j’ai créé l’ARETASC qui est une association loi 1901, dont le but est de développer la recherche clinique et de participer aux essais français ou internationaux, testant les nouveaux médicaments pour leur permettre de faire la preuve de leur efficacité et de leur tolérance et leur permettre de devenir disponibles pour tous. L’ARETASC a ainsi apporté sa contribution à de très nombreux travaux toutes ces dernières années qui ont abouti à des publications et souvent à des progrès en cancérologie.

scientifique faisant de la recherche

Mon objectif est d’apporter ma contribution pour essayer de mieux organiser et de favoriser la recherche au sein de nos établissements, pour faire profiter au maximum la population très importante de nos patients, en dehors de la qualité des soins au quotidien, des apports de l’innovation thérapeutique issue des travaux de la recherche clinique.

Nous avons encore un effort considérable à fournir puisque le cancer va encore concerner 350 000 personnes cette année et être à l’origine de
175 000 décès. Le cancer est aujourd’hui la première cause de mortalité en France. Les progrès sont déjà là, il faut tout faire pour persister dans cet effort et améliorer encore nos résultats. La recherche reste notre seul espoir face au cancer, c’est notre devoir à tous de l’encourager, de la soutenir et d’y consacrer toute notre énergie et notre savoir.

Une histoire triste

Pardonnez-moi de partager cette histoire triste, mais emprunte de réalité.

Céline venait d’avoir 48 ans. Elle est morte après un très long et difficile combat.
Elle était tombée malade en avril 2012 : un cancer d’emblée généralisé. Elle s’est battue durant cinq ans. Principalement pour ses deux petites filles, qui avaient 6 ans au début de son cancer. Elle faisait tout pour qu’elles puissent garder le plus de bons souvenirs possibles de leur maman les années passant. Elle est décédée dans son lit, entourée de tous ceux qu’elle aimait.

Cette terrible histoire, pourtant si banale, m’inspire deux réflexions :

Presque 5 ans de survie est un résultat que l’on peut considérer comme remarquable au vue de la situation au début de son cancer qui apparaissait catastrophique. On n’aurait pu espérer un tel résultat il y a de cela seulement quelques années et c’est grâce aux progrès de la recherche qu’il a été possible de prolonger sa survie.

Malgré ce « bon » résultat, ce n’est pas assez. Et les morts « illégitimes » du cancer à un âge aussi jeune restent révoltantes et inacceptables.

Tout au long de ce chemin, la souffrance, les troubles digestifs, la douleur, les problèmes respiratoires ont été trop fréquents. Même si Céline a pu profiter de ces années pour voyager, profiter de sa famille, avec le recul sa route a été trop pénible pour s’en satisfaire.

Aussi nous continuons tous à travailler et à multiplier nos efforts pour que les Céline de demain vivent beaucoup mieux, beaucoup plus longtemps et qu’enfin nous maitrisions cette catastrophe sanitaire mondiale que reste le cancer.

Les progrès arrivent. Les nouvelles thérapies seront bientôt à notre portée, et la victoire sera certainement là demain.