La tribune du Dr Jean-Michel Vannetzel, Président de l’Institut du Sein Henri Hartmann
Lorsque l’on fait une mammographie de dépistage pour cancer du sein, dans plus d’un tiers des cas le radiologue préconise également une échographie axillaire (sous le bras). Après avoir été vaccinées, certaines patientes présentent des gonflements de leurs ganglions lymphatiques axillaires. Ceux-ci peuvent fausser les résultats de leur examen, créant ainsi des diagnostics erronés d’un éventuel cancer du sein. Et des angoisses compréhensibles ! En effet, toute vaccination a pour but d’entraîner une stimulation du système immunitaire, en particulier au niveau des ganglions lymphatiques.
La vaccination contre le Covid est faite dans la partie haute du bras : par conséquent, les ganglions de l’aisselle, du côté du bras vacciné, sont stimulés et peuvent se trouver congestionnés. Ils peuvent inquiéter dans deux circonstances au moins.
La première : une femme qui fait une mammographie de dépistage et en même temps une échographie de l’aisselle peut se voir diagnostiquer des ganglions hypertrophiés qui inquiètent le radiologue.
La deuxième : dans le cadre d’un cancer du sein récemment diagnostiqué, un PET-scan (pratiqué dans le cadre du bilan d’extension du cancer) peut alors retrouver ces ganglions comme fixant le produit du PET-scan et là aussi inquiéter le médecin, lui faisant soupçonner qu’ils sont atteints par le cancer.
Dans les deux cas, il s’agit d’une réaction normale, suite à une vaccination. Un effet secondaire qui va disparaître rapidement (nous ne disposons pas actuellement de certitude mais probablement en quelques jours). D’ailleurs le médecin, dans les deux cas, doit interroger la femme quant à une éventuelle vaccination récente et du même côté, qui expliquerait l’échographie faussement positive. Il doit aussi s’assurer, en renouvelant l’échographie ou le PET-scan, du caractère passager et donc du retour à la normale, de cette congestion ganglionnaire, permettant de rassurer la patiente.
Le mieux serait bien sûr de ne pas programmer la vaccination contre le Covid juste avant ce type d’examen, mais on n’a pas toujours le choix ; la patiente doit juste informer le radiologue de cette vaccination et ce dernier pourra rectifier le diagnostic et lui éviter des frayeurs inutiles.
Décidément, on ne le dira jamais assez, une médecine de bonne qualité nécessite toujours une bonne communication entre le médecin et son patient.